« Je vis une foule immense… ».
La fête de la Toussaint nous offre une riche palette de visages. Car la sainteté fleurit dans tous les états de vie, dans toutes les situations de l’existence, dans tous les âges, sur tous les continents. Certes, la sainteté consiste à « imiter le Christ », mais le modèle est si inimitable que l »‘imitation » n’est jamais la reproduction, la copie conforme ou le
clonage! L’alliance de la grâce et de la liberté ne peut donner naissance qu’à des oeuvres uniques, originales, singulières.
Fêter les saints, c’est essayer de laisser transparaître dans notre vie un aspect du visage de Jésus. Si nous feuilletons le livre des saints, nous pouvons nous trouver en harmonie avec tel ou tel, parfois celui dont nous portons le prénom, parfois un autre. Nous nous reconnaissons un peu dans son parcours, dans certains traits de son caractère, dans ses qualités ou ses défauts! Nous souhaitons mieux le connaître; une complicité s’établit entre nous. Il devient peu à peu un invisible compagnon de route.
C’est ainsi que des courants spirituels ont fleuri dans l’Eglise. Des chrétiens ont choisi de vivre l’Evangile et de suivre le Christ à la manière de François, de Benoît ou de Dominique, à la manière d’Ignace, de Thérèse – la grande ou la petite-, de Charles de Foucauld ou de Madeleine Delbrêl, à la manière de Jean-Baptiste de la Salle, de Marie Balavenne, d’Angèle Mérici ou de Jean-Marie de la Mennais, ou de bien d’autres encore.
Paul ne dit-il pas : « Chacun d’eux a agi selon les dons que le Seigneur lui a accordés. Moi, j’ai planté, Apollos a arrosé, mais c’est Dieu qui faisait croître ». (1 Co 3, 6-7).
Frère Jean-Yves HAMON